Un peu d'histoire fictive sur la guilde...
Jadis un dénommé Cidedan labourait dur son potager. Toute sorte de légume y poussait, les haricots étaient les plus verts de la région, le petit pois y étaient les plus légers, les poireaux les plus poreux, les laitues les plus laides, et les betteraves les plus bêtes. C'était, on lui avait assuré, un métier noble, il se contentait d'user la nature aux seules fins de sustenter à ses besoins. Il ne devait rien à personne, personne ne lui devait rien, et il vivait en parfait harmonie avec la nature. Bien entendu, comme dans toutes situations présentant une situation d'équilibre, le schéma narratif visant à ne pas ennuyer un lecteur honteusement avide de malheur, mais même, plus globalement, la nature même de l'existence, pousse à l'arrivée d'un élément perturbateur.
C'est donc, sans plus se faire attendre qu'il récolta de son labeur un fruit fort inattendu... bel et bien un fruit, étant donné qu'il s'agissait d'un potiron. L'étrange masse orange attira l'inquiétude du gardien de ce potager. Il voulut se rassurer, lui qui avait toujours vécu en harmonie, peut-être était-ce là un cadeau de Dame Nature.
Puis un beau matin, Cidedan eu une idée étrange, il s'apercevait que le potiron grossissait, petit à petit... En fait, après quelques jours passés à prendre des mesures, il comprit que le potiron gonflait, plus qu'il ne grossissait. Avait-il initié une quête spirituelle ? Cherchait-il à atteindre un idéal ?
Mais un beau matin, le fruit sembla arrive à maturité. Dans sa surprise, Cidedan s'aperçut qu'il éprouvait un peu de tristesse pour cette ascension ainsi terminée. Ce qui le rendit encore plus surpris. Il tenta de le sortir de terre, car il serait désormais tant de le manger. Hors le fruit était étonnement lourd. Et il ne put le faire bouger d'un pouce.
Un jour qu'il se rendait chez le meunier du village, il surprit alors un nécromancien agrippé aux ailes du moulin. Une liche à terre le regardait béatement. Un sprite voltigeait à côté de sa liche, et lançait d'une voix fluette :
-Maître maître ! Je vous assure, il ne s'agit pas de Seymour ! Seymour est... un peu moins gros vous savez...
-Cesse de me déconcentrer jaloux ! Tu vois pas que je suis occupé à tanker la terreur du potager ! Hurla le magicien, déchiquetant l'aile sur laquelle il tenait.
-Maître, vous allez... S'ensuivit une chute qui aurait été accompagnée de quelques contusions pérennes en dehors d'une fiction. Trop tard !
Cidedans croyait aux signes. Cet homme cherchait la terreur du potager. Et son potager cachait un fruit rare... peut-être le destin avait-il amené ce messager. Il l'emmena alors chez lui, où le nécromancien se jeta à vue sur le potiron, lui assenant un coup de pied qui ne parvint qu'à lui faire désirer sur le champ d'oublier l'existence de cet organe quelques temps. Il s'acharna alors à trouver d'autres moyens de déloger la terreur, puis, rapidement épuisé, il se tourna vers Cidedans.
-Un couteau de cuisine ! Ordonna-t-il. Ce qui horrifia le sprite à l'idée de ce qui s'était passé la dernière fois que son maître avait tenté d'en utiliser un afin d'imiter un rite démoniaque... ce jour-là.... non, c'est trop horrible pour vous raconter !
Quand le gardien du potager revint avec le couteau, le nécromancien s'en empara, et se chargea alors d'évider la citrouille, la débarrassant ainsi de son poids hors du commun. Quand le potiron fut bien vide, il s'en empara à pleine main, la levant bien haut dans le ciel.
-Powaaaa j'ai soloté Seymour, chui trop un PGM ! Cette citrouille sera mon trophée ! Hurla-t-il dans le vide. Il creusa deux trous pour les yeux, un pour la bouche et un pour le nez, puis enfin un pour y faire passer sa tête, et dans une séquence digne de la première apparition de Dark Vador, dans le troisième film de la pré-quelle, déposa son ornement masquant ainsi son visage. Je me nomme Karehaus, le chevalier à la triste citrouille ! Hurla-t-il à nouveau dans le vide, non pas qu'il soit fou (enfin si, mais dans ce cas-là, c'est pas la raison), mais essentiellement par impératif narratif à cette histoire, le personnage disant les éléments clés tout seul :
-Désormais, je nomme cette légume une citrouille !
-Heu, je l'ai baptisé potiron... Voulu objecter Cidedan...
-Soit, je suis un héros à l'écoute. Ce légume était...
-Ce fruit...
-Oh c'est bon hein ! Donc, c'était un potiron, de part ma bénédiction, il devient une citrouille, et ainsi porté au sommet de l'anatomie humaine, il continue son avancée vers les cieux, qu'il atteindra après ma mort, où il attendra au Citrouilhalha le Grand Déluge où le grand prophète des Citrouilles déclenchera la plus grande pluie de citrouille de l'univers !
C'est ainsi que ce brave chevalier à la triste citrouille, dont nous ne citerons pas le nom pour éviter qu'il se reçoive des moqueries, fondit la guilde Citrouillard, dont la destinée paraît déjà bien incertaine...